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9 mars, Chartres


Pour le retrait de la loi El Khomri


Un bon début !

SOCIAL/LUTTES

     

Un projet

« ni amendable ni négociable »



           Plus de 600 manifestants à Chartres pour le premier rendez-vous unitaire pour le retrait de la funeste loi El Khomri concoctée par Hollande et Valls avec la chaleureuse approbation de Gattaz, président du MEDEF. Il y avait longtemps que l’on n’avait pas vu pareille foule lors d’une manifestation syndicale. C’est de bon augure pour la suite.


     Aux personnes venues de dizaines d’entreprises, services et établissements scolaires de l’agglomération se sont joints une trentaine de personnels venus de l’Hôpital de Dreux, en grève depuis plusieurs semaines. Leurs représentants FO (Guillaume Maillot) et CGT (Jean-Pierre Servel) ont rappelé leurs revendications et soumis à l’approbation de la foule une motion de soutien à quatre grévistes mensongèrement accusés d’avoir entravé l’accès aux urgences et convoqués au poste de police !


         Quelques  lycéens, lycéennes et étudiants étaient là, peu nombreux mais certains que les conditions de travail, d’horaires et salariales qui leur sont promises accroîtront leur précarité de futurs salariés, certains envisageant de proposer des discussions sur ce projet de loi à leurs camarades.


     Les prises de paroles des responsables syndicaux départementaux ont exposé avec vigueur quelques-uns des nombreux motifs de rejet du texte (ci-contre) et ont toutes réclamé le retrait de la loi contre le code du travail, telle Guylaine Raffin pour la CGT, et appelé à l’élargissement du mouvement dans la perspective de la journée de grèves et de manifestations du 31 mars prochain. Éric Jarry, pour FO, a avancé la perspective d’une grève générale et d’une manifestation nationale à Paris, et Dominique Chéron, pour la FSU, a insisté sur la participation aux mouvements qui auront lieu avant cette date.

     En trois petites semaines plus de 1 200 000 personnes ont signé la pétition appelant le gouvernement à renoncer à son projet de réforme du code du travail. Record  historique. Partout en France des centaines de milliers de salarié-e-s, de nombreux jeunes qui manifestaient pour la première fois, sont passés du clic à la claque au gouvernement. Ils ont montré, mardi 9 mars, qu’ils se font une certaine idée de la solidarité quand il s’agit de lutter pour la dignité de ceux et celles qui créent les richesses de ce pays que certains s’accaparent.


Un projet dangereux et humiliant


     Sans entrer dans le détail des nombreuses mesures de ce projet on peut affirmer qu’il est une attaque sans précédent contre le monde du travail, notamment en permettant au patronat des entreprises de faire varier facilement les horaires de travail pour des difficultés économiques pas forcément réelles, de  remettre en cause les périodes de repos, de faire travailler davantage les apprentis, de faire pression sur les salariés par un chantage à l’emploi, de licencier un salarié qui refuserait un accord, Quant aux indemnités de licenciement, la prime plancher actuelle en cas de licenciement abusif deviendrait le plafond pour les jeunes ayant moins de 5 ans d’ancienneté. La notion de préjudice subi disparaîtrait au profit de la seule ancienneté. Paradoxalement, ce barème serait décidé par la loi alors que pour les conditions de travail, les horaires, le taux des heures supplémentaires, les salaires le projet institue les accords d’entreprises comme norme, ce qui détruit la garantie que présentent actuellement le Code du travail et les conventions collectives.


     Le gouvernement, feignant de croire que les salariés sont à égalité face au patron dans une négociation d’entreprise, invente de surcroît un mécanisme autorisant des syndicats minoritaires à demander un référendum sur un accord rejeté par les syndicats majoritaires.


     Jusqu’à maintenant on connaissait les référendums imposés par le patron. Plusieurs entreprises se sont vu imposer des modifications profondes de cette manière, l’entreprise Valeo de Nogent-le-Rotrou, en 2011, étant un bon exemple de la pression exercée sur les salariés afin d’obtenir, par le chantage à la fermeture à terme de l’usine, un abandon des 35h et ses compensations en temps de repos, pour un passage au rythme mal supporté des 4/8.

Le chômage est un choix politique


          Plus de 6 millions de personnes sont inscrites à Pôle Emploi, privées d’un emploi complet ou n’ayant qu’un temps partiel non souhaité. Seuls  43% des chômeurs sont indemnisés par l’Unedic. C’est moins que jamais le moment de détruire les 35 heures!  Nous reviendrons sur cette loi, sur les causes profondes de la crise de l’emploi et sur les solutions possibles. On ne peut résoudre cette crise en préservant le capitalisme prédateur. Les 99%  qui ne possèdent que leur emploi pour vivre correctement relèvent la tête et c’est tant mieux.                     M.C.