ENSEMBLE FORUM 28

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SOLIDARITÉS

Le Collectif d’Eure-&-Loir pour la Régularisation des Sans-papiers (CRSP28)

se présente et fait le point


Notre site présente régulièrement les films avec débats organisés par le CRSP28. À l’aube d’une nouvelle année militante, nous donnons la parole à l’association pour se présenter, faire son historique et, surtout, faire le point de la situation des migrants et réfugiés dans notre département. Situation qui nécessite que de nouveaux bénévoles s’engagent pour relayer les  « anciens » à l’origine du collectif.

      Dans le département, on a jusqu'à présent peu ressenti l'impact de ces vagues récentes de l'exil (émanant de pays dont la situation s'est dégradée ces dernières années : Syrie, Erythrée, Lybie, Afghanistan, ..., pour des raisons auxquelles la politique européenne est rarement étrangère). Des dispositifs prévoyant des arrivées, dans notre région ou ailleurs, sont même restés vacants de longs mois - tendance qui évoluera sans doute dans l'avenir.


     Dans un même temps, les demandeurs d'asile originaires d'autres pays, ou demandeurs de papiers, restaient sans solution, parfois dans des situations parfaitement désespérantes : sortie de centre d'accueil de demandeurs d'asile en fin de procédure, ou au contraire arrivée récente mais demande d'asile n'entrant pas dans les critères des dispositifs en question.

     Il reste par ailleurs tant de personnes séjournant dans le 28 sans avoir réussi à être régularisées, parfois depuis des années (jusqu'à 15 ou 20!). Car la législation actuelle, que n'a guère améliorée la circulaire Valls de 2012, peut rendre impossible la régularisation : celle notamment des célibataires qui ne parviennent pas à trouver d'emploi (ou du moins ne trouvent pas de patron prêt à débourser de grosses sommes et à s'engager à les embaucher - dans des délais imprévisibles).

     On connaît la situation horrifiante des réfugiés, et la réponse totalement inadaptée (au mieux maladroite, au pire cynique et cultivant l'indifférence) apportée à cette situation par les différentes autorités en France et en Europe. On n'ignore pas, cependant, qu'existent des prises de conscience salutaires çà et là, et surtout le travail admirable des militants, associatifs, bénévoles, qui luttent pour trouver des solutions, avec parfois des aides et initiatives publiques.


     Pour ce qui concerne le Collectif 28 pour la Régularisation des Sans Papiers, nous nous contenterons ici de donner quelques précisions sur la façon dont les choses se présentent localement et sur les répercussions sur son action.

           N'oublions pas ceux qui avaient des papiers et un travail, et qui perdent les premiers, et par conséquent le second, pour des raisons souvent obscures.


     Les mineurs isolés (ou mineurs non accompagnés), enfin, lorsqu'ils ont un âge approchant de 18 ans, sont dans des situations affolantes : refusés par les centres d'accueil car soupçonnés d'être majeurs malgré des documents les certifiant mineurs, ils sont parfois exclus des hébergements d'urgence qui ne prennent que les personnes majeures !


     Toutes ces absurdités sont à l'origine d'un réservoir toujours croissant de personnes vivant sans droits vaille que vaille, logeant où ils peuvent, travaillant au noir (pour les salaires qu'on imagine), avec tout ce qui en découle sur leur santé, sur l'éducation des enfants, et avec les dérives auxquelles peut mener la clandestinité et les mafias qu'elle engendre (trafics et prostitution notamment).

     Pourtant, nous nous demandons souvent comment ils font pour rester aussi intègres et résolus, sûrs de leurs droits, et même la plupart du temps d'un contact aussi agréable, dans des situations pareilles. Ce sont ces demandeurs d'asile déboutés, à bout de procédure, ou ces personnes qui cherchent à se faire régulariser ou à retrouver leurs droits, que le Collectif est le plus souvent amené à rencontrer dans ses permanences.

     Les "permanenciers" les suivent dans leurs démarches qui durent souvent (toujours ?) des années, les accompagnent à la préfecture, à leur rendez-vous d'avocats (ceux qui les acceptent avec un dossier d'aide juridictionnelle), et souvent les soutiennent moralement, matériellement ou même financièrement.
 C'est un travail passionnant mais épuisant.

      

     Une autre tâche importante du Collectif, c'est d'informer sur ces situations, ce que nous ne pourrions faire bien sûr si nous n'assurions pas les permanences qui permettent de connaître les cas et les procédures.

     Parmi les moyens d'informations, citons les projections de films, suivies de débats, organisées en collaboration avec les Enfants du Paradis et souvent d'autres associations, comme Amnesty International, l'ACAT ou le Planning Familial, ou encore les présentations de livres (notamment BD, très nombreuses sur le sujet), en présence des auteurs, grâce à la librairie l'Esperluète. Il y a encore les conférences débats et autres rencontres, notamment notre participation à la Semaine de Solidarité Internationale qui a lieu chaque année en novembre et regroupe un grand nombre d'organisations humanitaires, caritatives ou militantes.

     Pour conclure, il faut insister sur un point : le Collectif, qui existe depuis 1992, est en ce moment à bout de souffle. À chacune de nos réunions, nous cherchons des moyens de trouver d'autres militants pour nous aider, de convaincre autour de nous que la situation faite au migrants n'est pas une question marginale, mais qu'elle est AU COEUR de toutes les luttes. Et nous cherchons aussi des moyens aussi de rajeunir nos troupes, car les militants (militantes, le plus souvent) que nous sommes commencent à se fatiguer !

     Nous avons résolu, cette année, ne parvenant que trop rarement à convier à nos réunions et nos permanences d'autres militants - il est vrai eux aussi surbookés -, de nous faire inviter aux réunions des différents partis, syndicats, associations, qui sont membres fondateurs de notre Collectif. Ce que nous allons nous employer à faire l'année qui vient, tout en essayant de poursuivre nos actions, et en évitant le burn-out !                      E.P.

Prochaines permanences :


les samedis 10 et 24 septembre, 8 et 22 octobre, de 10 à 12h, au 5 avenue Victor Hugo à Mainvilliers (près de la mairie).
 Ilest très simple de nous y rejoindre.


Prochaines initiatives: aux Enfants du Paradis à 20h

 

lundi 17 octobre Fuoccamarre, Ours d'or à Berlin, avec Amnesty International, débat avec Odile Ghermani  de la Ligue des Droits de l'Homme



lundi 14 novembre soirée courts-métrages :Nulle part en France de Yolande Moreau et Playgroud d'Émilien Cancet  "débat avec E Cancet. 


Le sociologue Éric Fassin lors d’un débat au FAC sur le traitement des Roms en France