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SOLIDARITÉS

 

LE 3 DÉCEMBRE À CHARTRES


Les 200 visages de la fraternité

éclipsent les 40 figures de la xénophobie

     Depuis que le gouvernement a décidé de raser le camp de migrants de Calais, des réfugiés sont arrivés dans plusieurs villes de notre département. [voir notre article ici] Aussitôt cette information connue, le collectif Eure-et-Loir Terre d’Accueil a manifesté sa solidarité et sa vigilance en organisant une conférence de presse [compte-rendu ici] et en sollicitant une audience auprès du Préfet pour affirmer les droits de ces personnes :


- Respect de la Convention de Genève sur le statut des réfugiés.

- Liberté de circulation.

- Aides pour les démarches administratives avec traduction des textes de la législation française et du récit de vie nécessaire pour le dossier de demande d’asile.

- Apprentissage dans de bonnes conditions de la langue française.


      Le collectif a engagé une activité dans la durée pour faire connaître ces droits, les demandes qu’il formule aux autorités, les causes des migrations, les effets (souvent bénéfiques) dans les pays accueillants, etc. Il a l’intention de rester attentif aux conséquences prévisibles d’une décision négative du juge de la Cour nationale du droit d’asile : le risque d’être à la rue !


      Le 3 décembre, tandis que le Front National avait décidé de déverser sa haine devant la Préfecture [voir ci-contre], le collectif avait appelé à se rassembler sur la place des Épars de Chartres. C’est 200 personnes qui ont montré le visage accueillant et humaniste de l’Eure-et-Loir. Ensuite, des groupes se sont répandus dans le centre-ville pour distribuer le tract « Bienvenue aux migrants et aux réfugiés » et faire signer une pétition durant deux heures.


         Vers 12 h30, alors qu’un groupe de militants continuait le travail d’information place Billard, les policiers ont reçu l’ordre de faire reculer la banderole du collectif qui empiétait de quelques mètres, paraît-il, sur le périmètre du marché… Mesquinerie municipale d’un candidat à la présidence de la France qui prône, dans son programme, un moratoire de deux ans sur l’accueil de réfugiés en France ? Ce n’est pas cela qui arrêtera la détermination d’Eure-et-Loir Terre d’Accueil dans les prochaines semaines.



  LE  DISCOURS  DE  NIKOLIX


   Aleksandar Nikolic, secrétaire départemental du Front National a dû le reconnaître au micro : « Je pensais qu’il y aurait un peu plus de monde ». En effet, ce sont 40 personnes, y compris des militants venus du Cher et du Loir-et-Cher (et pas même 50 comme l’affirme l’Écho républicain) qui ont assisté à ce piteux rassemblement anti-migrants sous le signe de la peur de l’autre, de la haine des différences, de la xénophobie.


  Nikolic explique « Le vivre ensemble cela suppose que les gens se regroupent derrière des valeurs communes… Quand vous accueillez des gens qui ne se réclament pas des mêmes valeurs… par exemple la même façon de voir les femmes*, ou comment manger, tuer un animal, et bien ça pose un problème ». Et Le FN a la solution : « Si vous vous sentez d’un ailleurs, alors allez dans cet ailleurs ! »


   Problème, M. Nikolic n’a pas le nom d’un « Français de souche » comme on dit à l’extrême-droite. Il ressent la nécessité de se justifier : « Je suis moi-même issu de l’immigration, ma mère quand elle est venue était sans-papiers ».   Solution : « Quand vous venez en France, vous changez de logiciel…  vous adoptez l’Histoire de France, vous êtes issus de Gaulois, vous adoptez la culture française, vous vous adaptez totalement et vous devenez des Français à part entière.»


   Et pour bien vous montrer ce que c’est que l’identité française partagée par tous les Français, le rassemblement se termine par une Marseillaise cacophonique et la diffusion d’un chant « pour un ordre nouveau et impérial » !

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* Illustration de la vision frontiste des femmes : Lorsqu’une dame passe devant le regroupement en criant « fascistes », aussitôt une invective sexiste jaillit spontanément…