ENSEMBLE FORUM 28

ENSEMBLE FORUM 28

ACCUEIL POLITIQUE/CITOYENNETÉ SOCIAL/LUTTES ÉCOLOGIE SOLIDARITÉS MONDE RÉTROVISEUR POINTS DE VUE ENSEMBLE! AILLEURS SUR LES SITES CULTURE(S) AGENDA

Face à la menace de black-out

et à une sûreté nucléaire dégradée,

la transition énergétique

est une urgence

Alors que l’arrivée d’une vague de froid provoque de nouvelles inquiétudes quant au risque de panne de courant et que plusieurs réacteurs doivent être relancés, le Réseau “Sortir du nucléaire“ rappelle la responsabilité d’EDF et des autorités qui ont fait le choix d’un programme nucléaire massif.

AILLEURS SUR LES SITES

EDF et les autorités qui ont fait le choix du programme nucléaire portent la responsabilité des risques de black-out


       C’est bien EDF qui, il y a plus de 40 ans, a poussé à la mise en place d’un programme démesuré de monoculture nucléaire, ainsi qu’au développement du chauffage électrique pour en écouler la surproduction. Un tiers des Français sont désormais équipés, le plus souvent de manière subie, de ce mode de chauffage extrêmement consommateur, coûteux et peu efficace… et en grande partie responsable d’une pointe de consommation électrique à laquelle EDF ne parvient plus à faire face.


   Rappelons également que le développement du programme nucléaire français est allé de pair avec l’abandon des mesures de « chasse au gaspillage », faisant prendre à la France un retard important dans les mesures d’économies d’énergie dont elle fait actuellement les frais [1].


    Cette surconsommation, accentuée en période de grand froid, place la France dans une situation de grande vulnérabilité où la panne de courant ne peut être évitée qu’au prix de coûteuses importations. Ce problème s’accentue avec le vieillissement des réacteurs et la multiplication des pannes, ainsi qu’avec le risque de découverte de nouveaux défauts génériques obligeant à arrêter un grand nombre de réacteurs, sur lequel l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) alerte depuis des années [2].


    Des impasses sur la sûreté pour garantir l’approvisionnement électrique ?


       Plusieurs réacteurs arrêtés pour contrôle ont déjà été relancés, ou doivent l’être prochainement, et deux arrêts sont différés. Pourtant, les réacteurs en question sont équipés de générateurs de vapeur suspects, qui ne satisfont pas aux meilleurs critères de sûreté. En tout état de cause, aucun test destructif n’a été réalisé pour vérifier si leur concentration élevée en carbone posait un risque. En outre, l’ASN n’a toujours pas dévoilé les autorisations de redémarrage et les justifications techniques qui les accompagnent, ni le détail des « mesures compensatoires » censées être mises en œuvre pour pallier la plus grande fragilité des pièces concernées. Le Réseau “Sortir du nucléaire“, opposé au redémarrage de réacteurs potentiellement dangereux, étudie actuellement des possibilités de recours juridiques.


       Par ailleurs, pour ne pas arrêter de réacteurs supplémentaires, EDF a dissimulé à l’ASN des dysfonctionnements importants à la centrale de Dampierre (Loiret), où le réacteur n°2 fonctionne depuis un mois en mode dégradé et a provoqué des nuisances pour les riverains [3]. Au mépris de la sûreté, EDF continue de repousser l’arrêt du réacteur concerné, pourtant nécessaire pour effectuer des réparations.


       Le choix du nucléaire fait subir aux Français à la fois le risque du black-out et de l’accident ! Face à la fuite en avant impulsée par EDF et à l’inaction d’un gouvernement censé réduire la part du nucléaire, une véritable transition énergétique est, plus que jamais, urgente et incontournable !


__________

Notes


[1] Rappelons que la consommation moyenne des ménages français est d’un tiers plus élevée que celle des ménages allemands : http://www.sortirdunucleaire.org/IMG/pdf/BL_Trois_aspects_Elec_All-Fr_020614-1.pdf


[2] Cet enjeu avait déjà été rappelé par Claude-André Lacoste, précédent président de l’ASN, comme rapporté ici : http://www.senat.fr/rap/r11-667-1/r11-667-117.html


[3] Voir le reportage de France 3 Centre



Ensemble!

et la question nucléaire





Ensemble! réaffirme, à l'occasion de son assemblée générale constitutive des 31 janvier et 1er février 2015, sa position pour une sortie du nucléaire militaire et civil dans le cadre de la transition énergétique et de la nécessaire mobilisation contre la militarisation du monde.


La sortie du nucléaire doit enfin faire l'objet d'un large débat démocratique où nous proposerons :


·la décision immédiate de la fermeture des réacteurs de plus de 30 ans,


·les échéances d'un démantèlement du parc nucléaire dans une perspective de 10 années,


·les modalités de conversion de l'appareil nucléaire et industriel dans le cadre d'un service public national, articulé avec les revendications des salarié-e-s du secteur et les garanties quant à leur statut et leur protection.


Ensemble! portera cette motion dans les collectifs militants et comme position publique ainsi que dans les mobilisations et débats publics portant notamment sur le refus des projets de renouvellement du parc nucléaire et sur la déprogrammation des investissements militaires nucléaires.  

Photos  Wikimédia Commons : La centrale de Dampierre-en-Burly (Loiret)

Crédits : en surtitre, Suaudeau ; ci-dessus, Pymouss ; en page d’accueil, We Li.



Voir le communiqué sur le site Sortir du nucléaire