Samedi 18 février la salle Simone Signoret de Nogent-le-Rotrou a accueilli 90 personnes du quartier des Gauchetières, de la ville et des alentours, réunis avec bonheur, dans leur diversité, autour des réfugiés. Depuis le 25 octobre la solidarité s’est organisée pour apporter aux exilés ce qui leur était indispensable après un dangereux et éprouvant périple et des mois passés dans la « jungle » de Calais.  L’essentiel des aides a été apporté par le GIP-Relais, association de Dreux qui se charge des aspects matériels, administratifs et sanitaires. Elle a mis en place les cours de Français langue étrangère (FLE) animés par huit bénévoles. Sans la participation de ces derniers, il semble que ni la Préfecture, ni le GIP Relais n’auraient eu les moyens humains et financiers de donner aux réfugiés cette formation qui fait partie des droits des personnes en migration.

 D’autres Nogentais ont cherché à faciliter leur inscription dans des activités sportives. Des sorties et rencontres ont été organisées par des bénévoles, tout comme cette soirée de samedi. Ce soir-là, après le repas partagé, ce fut l’occasion pour les réfugiés de remercier, en soudanais, en arabe, en anglais et en français pour les moins timides. Sabine avait apporté un poème iranien qu’a lu avec émotion un réfugié afghan et un autre poème lu par un jeune soudanais, des vers repris en chœur dans la salle par d’autres Soudanais qui connaissaient parfaitement ce beau texte mélancolique.

 Espagne et France doivent mieux faire

 Assemblée chaleureuse à l’image de la marée humaine qui a déferlé au même moment dans les rues de la ville catalane de Barcelone pour protester contre une Europe qui se barricade et refuse de regarder en face les conséquences des guerres, des totalitarismes, des attentats, de la misère qui en découle. Plusieurs centaines de milliers (500 000 selon les organisateurs, photo ci-dessous) de Catalans ont exigé que l’État espagnol remplisse ses engagements : 16 000 migrants à accueillir dès 2015 alors qu’elle n’en est qu’à 1100 ! Ils ont réclamé aussi un accueil digne, par des voies légales, pour ne plus voir mourir, dans la Méditerranée et sur les chemins de l’exil, des milliers d’êtres humains.

En France aussi ces demandes sont justifiées. Malgré l’effort d’accueil en régions décidé il y a quelques mois, l’état français mène aux frontières une politique d’intimidation et de renvoi, notamment dans la région niçoise. Migrer et demander protection font pourtant partie des droits humains universels. Quant aux résidents de cette région frontalière de l’Italie, qui apportent une aide humanitaire sans contrepartie aux migrants déboussolés, épuisés, parfois blessés, ils se retrouvent devant les tribunaux malgré une loi sur l’aide humanitaire théoriquement plus tolérante depuis la réforme de 2012.

Chaque jour apporte son lot de nouvelles affligeantes :

•  De nombreux pays européens ont fermé leurs frontières.

•  Le président Trump interdit l’entrée des Etats-Unis aux ressortissants de 7 pays à majorité musulmane.

•  Du fait d’une violente guerre civile au Sud-Soudan, le pays a basculé dans la famine. Les camps des pays voisins des zones de conflits sont pleins, les conditions de vie y sont dramatiques.

      Qu’il soit originaire de Nogent ou du bout du monde, chaque être humain dans le besoin doit être soutenu.

M.C.