ENSEMBLE FORUM 28
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MONDE
C’est une histoire à épisodes, qui met en scène la Commission européenne, des millions de citoyens européens et un Tribunal dont le jugement, inespéré, s’est fait attendre durant deux ans 9 mois !
En juillet 2014, un collectif de citoyens a demandé à la Commission d’enregistrer la proposition d’initiative citoyenne européenne (ICE) intitulée « Stop TAFTA, Non au Grand Marché Transatlantique ». La pétition, initiée par 230 mouvements citoyens de 21 États-
En septembre 2014, la Commission européenne a refusé d’enregistrer cette proposition affirmant qu’une ICE ne peut s’opposer à la signature d’un traité commercial international. « D’un point de vue citoyen, c’est un acte despotique aliénant tous les peuples d’Europe » a affirmé Michel Dubromel, de l’Association France Nature environnement. Le collectif européen de citoyens a alors introduit un recours devant le Tribunal de l’Union européenne pour obtenir l’annulation de la décision de la Commission.
Un autre revers cinglant pour la Commission européenne une semaine plus tard
A l’occasion de la signature de l’accord de libre-
La Cour a enfin tranché : le commerce est certes une compétence exclusive, mais l’inclusion de dispositions spécifiques sur l’investissement change la donne, et en fait des accords de compétence partagée ! Le CETA ne pouvait donc pas, lui non plus, être conclu par l’Union Européenne seule. Les États membres auraient dû, tant sur l’accord entre l’UE et Singapour, que sur le CETA, être associés tout au long de ces négociations. Cette décision confirme également que certaines dispositions sur la protection des investissements ainsi que les mécanismes antidémocratiques de règlement des différends investisseurs-
Le 10 mai, le Tribunal accepte le recours
et annule la décision de la Commission
Le Tribunal de l’UE estime que cette initiative citoyenne est dans la légalité en demandant un débat démocratique : « Contrairement aux allégations de la Commission, rien n’empêcherait, le cas échéant, les institutions de l’Union de négocier et de conclure de nouveaux projets d’accords transatlantiques de libre-
Et si cet avis avait été produit avant le vote sur le CETA, l’accord de libre-
Quelles suites auront ces arrêts des deux organismes judiciaires de l’UE ?
Une semaine avant son élection, Emmanuel Macron, qui a toujours défendu le CETA lorsqu’il était ministre de l’Économie, a dit qu’il entendait désormais les « doutes » et les « incertitudes » et qu’il commanderait à une commission d’experts un rapport sur les « conséquences environnementales, sur la santé, de cet accord » et qu’il s’engageait à revenir vers la Commission européenne et les États membres pour, le cas échéant, « faire modifier ce texte » en fonction des conclusions de cette commission. Il y a urgence : 90% du texte du CETA va entrer en vigueur dès cet été, et le texte n’est plus amendable : un État membre ne peut que le rejeter intégralement.
Refuser la mise en place provisoire, agir pour le rejet du CETA !
Une consultation des citoyens sur la ratification est un impératif démocratique !
Pour l’heure, une nouvelle initiative citoyenne est lancée :
Refus de la pétition contre le TAFTA et le CETA
La Commission européenne désavouée par le tribunal