ENSEMBLE FORUM 28

ENSEMBLE FORUM 28

ACCUEIL POLITIQUE/CITOYENNETÉ SOCIAL/LUTTES ÉCOLOGIE SOLIDARITÉS MONDE RÉTROVISEUR POINTS DE VUE ENSEMBLE! AILLEURS SUR LES SITES CULTURE(S) AGENDA

SOCIAL/LUTTES

MATERNITÉ DE CHÂTEAUDUN

Qui dit quoi ?

Lors de la manifestation du 16 décembre, la danse au carrefour de la Médiathèque

Voir le début du compte rendu de la manifestation du 16 décembre ainsi que l’interview du Docteur Cesbron de la Coordibation nationale des Hopitaux et Maternités de proximité en cliquant ICI


Comité et syndicats unis pour sauver la maternité et l’hôpital



Pascal Delorme, membre du Comité de défense(1) fait savoir que la cardiologie est désormais fermée ! « Nous refusons d’être les sacrifiés de la République » s’exclame-t-il. « L’ARS(2) ne peut à elle seule décider des besoins de l’offre de soins de notre territoire, les usagers, les élus, les professionnels de santé, les partenaires sociaux locaux ont connaissance de nos besoins sanitaires ».

 Il annonce une réunion publique vendredi 12 janvier à 18 h, Salle Gaston-Couté, à l’appel du Comité.


Laure Buissière, de la CFDT, demande aux manifestant.e.s de « ne pas croire qu’en fermant des lits on reviendra à l’équilibre » et s’élève contre les suppressions d’emplois à venir.


Pour la CGT de l’hôpital, Joëlle Auvray dénonce une gestion des hôpitaux publics à la manière des entreprises privées, « on n’y accueille plus de malades, on y accueille des clients ». Elle énumère le vocabulaire technocratique qui trahit ces mutations. Des chiffres montrent l’ampleur des attaques : l’ARS a programmé la fermeture de 650 lits en région Centre, 96 lits à Chartres sur 3 ans, on parle de 400 à Tours.


Arnaud Pionnier de FO départemental rappelle les dates clés des réformes successives de l’hôpital public : tarification à l’activité en 2007, mise en place des ARS en 2010.

Pascal Delorme (Comité de défense)                                          Laure Buissière (CFDT)

Les élus dans le cortège


Dans le cortège, des élu.e.s des communes petites et moyennes assument leur désaccord et leur inquiétude.  Des motions ont été adoptées par la commune de Châteaudun, par le Grand Châteaudun et par plusieurs conseils municipaux de communes.


Mme Nicol, est élue de St Hilaire /Yerre dans la commune nouvelle de Cloyes- les -Trois Rivières éloignée de 60 km de Chartres. Pour les habitants de cette commune l’hôpital de Châteaudun et sa maternité sont indispensables. Une motion a été votée par le Conseil municipal pour le maintien de la maternité.


Bruno Perry, le Maire de la commune de Yèvres, ville de la ComCom du Grand Châteaudun se dit favorable à un véritable aménagement du territoire avec un vrai partenariat, « pas une fusion-absorption(3) qui semble se dessiner actuellement ». Par contre, à l’avenir, le maire n’est pas opposé à un GHT(4), même élargi à Orléans, tout en pensant possible de maintenir des services de proximité.

Joëlle Auvray (CGT) au micro, devant Arnaud Pionnier (FO)

Le Maire de Châteaudun refuse « un hôpital réduit à peau de chagrin »


Alain Venot commence par remercier les organisateurs et « tous ceux qui se sont mobilisés, parce qu’ils ont compris l’enjeu » dont les élus des territoires concernés. « Une menace comme celle qui est en face de nous, je n’en ai jamais connu ! » affirme-t-il. Le Maire dénonce en pesant ses mots un manque de bon sens et « une une vraie logique politique, une démarche parfaitement concertée ». Il considère que « la création des GHT est une menace ». Se tournant vers le Président du Conseil départemental, Claude Térouinard, il ajoute que ce qui est en jeu c’est l’égalité d’accès aux soins pour le sud du département. Il se dit certain que se prépare une « fusion-absorption ». « Le GHT c’est une machine infernale dont il peut sortir le meilleur et le pire ». C’est un véritable enjeu pour le territoire qui se trouvera fragilisé par la fermeture de la Maternité et l’affaiblissement inéluctable de l’Hôpital.


Le Maire n’hésite pas à donner les preuves d’une volonté de mise à l’écart de l’hôpital de Châteaudun. Selon lui, à la dernière réunion à Chartres, les gynécologues de Châteaudun n’ont pas été conviés. Le projet médical partagé actuellement présenté a été fait « par l’administration et les médecins de Chartres au profit de l’hôpital de Chartres » accuse-t-il. Un projet que Chartres avait tenté d’imposer, au premier trimestre de cette année, et auquel le retrait de Châteaudun, La Loupe et Nogent-le-Rotrou de la direction commune (en place depuis fin 2015) a mis un frein. Cependant, le GHT est en route ainsi que son projet médical partagé (PMP) : les élus y ont découvert des décisions de fermetures dans un document du 3 octobre, la transformation de la maternité en centre de périnatalité y était déjà inscrite, jusqu’à un plan social de reconversion des personnels.


 Le système de santé « qui répondait aux besoins »

« on est en train de le détruire »


Pour qu’un projet puisse être présenté par les différents acteurs, les élus ont insisté auprès de la Directrice de l’ARS afin qu’un collectif de travail soit créé à Châteaudun : il réunira dès cette semaine quatre groupes de travail distincts, composés pour l’un de médecins (libéraux et hospitaliers), pour un autre de personnels de l’hôpital, pour le troisième d’usagers (dont le Comité de défense) et pour le quatrième d’élus. Objectifs : faire un bilan et des propositions. Ses critères : le Maire souhaite « une proposition globale, acceptable, raisonnable » qui ne puisse pas être refusée.

Avec écharpes tricolores, P.Vigier (député) et A.Venot (maire)


Plus de 900 médecins et praticiens ont adressé une lettre ouverte

à la ministre de la Santé, Agnès Buzyn.


On l’oublie trop souvent, l'hôpital demeure un recours irremplaçable dans les crises sanitaires et un rempart social dans la crise économique. Mais, comme tout service public, le néolibéralisme a obligé les hôpitaux à devenir rentables.


Par une lettre ouverte à la ministre près d’un millier de médecins hospitaliers ont demandé de restaurer une Sécurité sociale solidaire (cotiser selon ses moyens et recevoir selon ses besoins) et stopper les plans d'économies toujours en cours et, d'autre part, déconstruire le management devenu autoritaire et élitiste, très agressif, instauré au fil des trois dernières lois hospitalières.


Alors que la santé est devenue pour les Français le deuxième sujet de préoccupation après l'emploi, il faut que l'hôpital puisse répondre au vieillissement de la population. Il faut que les prix des produits pharmaceutiques soient limités. L’hôpital public ne peut se relever qu’avec la participation conjointe des professionnels, des usagers et des élus qui accepteront d’abandonner la logique libérale et financière qui est actuellement à l’œuvre.


Le député : « Ils ont fait un projet dans notre dos »


Philippe Vigier, député de la 4ème circonscription, à son tour, félicite la foule : « La force de ce matin c’est d’être unis », selon lui « ce combat sera très difficile ». Il assure que les élus seront les porte-voix de la population et des professionnels auprès du Ministère et de l’ARS.

 

Il rappelle sa dénonciation de la désertification médicale. « Quand on parle de cohésion des territoires l’accès aux soins c’est la première des exigences ». Il énumère des services indispensables à ses yeux : les Urgences, la Maternité, la Cardiologie, la Pneumologie.


Il attend de la directrice de l’ARS(5) qu’elle dise aux hôpitaux de Chartres qu’« on doit travailler tous en réseau avec d’autres partenariats mais qu’en aucun cas on ne peut abandonner un territoire ».


Il suggère à l’auditoire plutôt surpris et amusé de bloquer l’autoroute si nécessaire.


Que peut faire la Région ?


Nous avons interrogé le Conseiller régional Fabien Verdier, présent à cette manifestation. Il précise que la gestion des hôpitaux ne fait pas partie des attributions du Conseil Régional mais il évoque l’engagement financier de la Région dans les Maisons de santé pluridisciplinaires. Plus de 50 ont été ouvertes, l’objectif est d’arriver à 100.

La Région finance les Instituts de formation en soins infirmiers et d’aides-soignantes donc la formation Ifsi-Ifas de Châteaudun.


Fabien Verdier s’est adressé au président du CROM (Conseil régional de l’ordre des médecins) pour trouver un gynécologue obstétricien pour la maternité de Châteaudun. Il juge important de se mobiliser « pour éviter que le territoire se délite, sinon les gens se sentent abandonnés ».

_______

1. Comité pour l’amélioration du service public de l’Hôpital de Châteaudun.

2. Agence régionale de santé.

3. Opération administrative et financière consistant à faire disparaître un petit établissement hospitalier en l’intégrant dans un plus grand.

4. Groupement hospitalier de territoire.

5. Mme Bouygard depuis le 16 mars 2016.

Les sages-femmes de la maternité : « Cigognes pas pigeonnes ! »