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CITOYENNETÉ

La déchéance de nationalité : l’égalité à la dérive !


Mesure décidée par le chef de l’Etat trois jours après les attentats du Bataclan et des terrasses de cafés parisiens, la déchéance de nationalité fait couler beaucoup d’encre. Et à juste titre car il serait affligeant que tout un pays se range à des affirmations sommaires et xénophobes comme « la nationalité française, ça se mérite ! » qui, appliquée à la lettre ferait beaucoup d’apatrides.

 

Mesure reconnue « symbolique » par le premier ministre, au sens le plus galvaudé du terme, c’est-à-dire sans effet sur une personne gagnée à la violence (par un cheminement qu’on aurait intérêt à bien analyser) amenée à commettre des crimes de masse et à faire peu de cas de sa propre vie.  Donc, ne laissons pas dire que cette déchéance de nationalité est une réponse au terrorisme, chacun sait que non...mais l’oublie facilement.


Alors, quelle est la raison de ce choix et de l’entêtement du gouvernement à trouver la forme la plus habile pour la faire passer ? Cette mesure n’a rien d’improvisé, malheureusement, elle relève de la politique dite de triangulation qui consiste à emprunter les idées de l’adversaire dans le but de l’affaiblir. Qui peut croire une telle fable ? Une mesure empruntée à l’extrême-droite, qui a été utilisée sous Vichy, permet au contraire au FN de triompher.


 Pour comprendre les effets et les conséquences de cette mesure de déchéance ciblée nous nous sommes livrés à une recherche d’analyses plus approfondies sur ce sujet. En voici quelques-unes.



Déchéance de nationalité :

la lutte contre le terrorisme ne légitime pas tout, ni n’importe quoi !

Communiqué de la FSU : Jeudi 24 décembre 2015

Le communiqué complet sur fsu.fr


L’ultime rupture


« L’introduction dans notre Constitution de la déchéance de nationalité pour les binationaux nés Français serait un attentat contre la République, ruinant son principe d’égalité de tous les citoyens sans distinction d’origine. En portant ce projet, la présidence Hollande et le gouvernement Valls actent leur propre déchéance politique en signifiant leur ultime rupture avec le peuple de gauche qui les a élus. »

 Edwy Plenel, Mediapart : 23 décembre 2015

L’article complet sur mediapart.fr


Français de second rang


Question : D’où vient la mesure de la déchéance de nationalité, quelles sont les périodes de l’histoire où elle a été remise au goût du jour, combien de Français « binationaux » sont-ils concernés par le projet de François Hollande, quelles seront ses conséquences ?

- « En voulant inscrire dans la constitution une distinction entre Français selon qu’ils sont binationaux ou non… on envoie à nos compatriotes binationaux un message qui revient à dire qu’ils sont des Français de second rang. »

Interview de Patrick Weil, spécialiste de l’histoire

des politiques d’immigration et de la nationalité, Bastamag :


L’interview intégrale sur bastamag.net





« Les élites politiques ne cherchent plus à susciter l’espoir

mais à jouer sur la peur »

 

« Les djihadistes français, quelle que soit leur origine, sont-ils des monstres étrangers à la cité ? Ou bien nous tendent-ils le miroir hideux de la trahison par cette République de ses idéaux républicains égalitaires et solidaires ? »

Thomas Coutrot, : 14 janvier 2016


L’interview intégrale sur bastamag.net



Valls et Hollande tentent de sauver leur reforme constitutionnelle


« Nicolas Sarkozy, le président de LR, a posé ses exigences : maintien de la déchéance de nationalité pour les binationaux, élargie aux délits terroristes et pas aux seuls crimes.

Une nouvelle rédaction a été annoncée à la Commission des lois, mercredi, par M. Valls, tentant d’éviter l’emploi de la référence aux binationaux dans la Constitution pour ne s’y référer que dans une loi. Avis de l’écologiste Sergio Coronado : la réécriture de l’article sur la déchéance de nationalité lui semble plus néfaste que la première rédaction ». 

Mathieu Magnaudeix, Mediapart :  27 janvier 2016

L’article complet sur mdiapart.fr


      La réforme sera examinée dans l’hémicycle du 5 au 9 février. Un vote solennel est prévu le mercredi 10 février. Puis le texte sera examiné au Sénat.


Les photographies sont celles de la manifestation du 30 janvier à Paris